Après 6 mois d’intenses discussions qui ont agité le landernau de l’archipel Nippon et attiré l’attention des financiers du monde entier,  la fusion Kirin- Suntory n’aura pas lieu… Les perspectives semblaient pourtant enivrantes et pétillantes, pour deux spécialistes des boissons aux appétits de croissance affichés ! et pourtant, comme le communiqué officiel le révèle,  ces deux sociétés n’ont pas réussi à partager la même vision stratégique…
Dans l’exercice de mon métier, une conviction m’anime selon laquelle la compatibilité des valeurs et des visions stratégiques est un préalable à toute opération de fusion-acquisition réussie. Dans le cas présent, deux visions du développement, deux histoires très différentes, des valeurs qui se révèlent non compatibles se font face et malgré les efforts déployés, le résultat est finalement sans appel : le rapprochement ne se fera pas !
Les explications officielles sont nombreuses, et mettent en évidence à la fois les divergences de point de vue des actionnaires, les statuts différents de ces sociétés (propriété familiale dans le cas de Suntory, société cotée en bourse dont l’actionnariat est éclaté pour Kirin), et une incapacité à trouver un accord quant à la valorisation.
« Nous avons achoppé sur plusieurs points, et notamment sur la forme qui permette de garantir à la fois la transparence pour les actionnaires et clients, et l’indépendance de la direction », a reconnu M. Kato, sans dévoiler les détails de la négociation.
Kirin est une entreprise cotée en Bourse et qui entend bien le rester, alors que Suntory, qui vient de mettre la main sur le français Orangina Schweppes, est détenue à 90% par sa famille fondatrice très attachée à son empire.
« C’est très dommage de ne pas avoir réussi, car nous négociions en estimant qu’un tel rapprochement pouvait être pertinent afin de survivre dans un secteur soumis à une forte concurrence mondiale. Un rapprochement Kirin-Suntory faisait sens », a souligné M. Kato. »
L’évidence apparente du sens d’une opération n’est hélas pas un gage de réussite ! Le succès d’un deal passe aussi par une capacité des entreprises à se rencontrer, à construire sur des bases communes, à partir de valeurs partagées. C’est ce que nous nous attachons à faire au sein de Sevenstones en amont de toute réflexion stratégique.
Avez vous déjà réfléchi à ces dimensions avant d’envisager une opération de rapprochement ?